L’entreprise « Umurundikazi Fashion » a pris en main la valorisation du ficus

Annick KabatesiAnnick Kabatesi (photo), une jeune fille représentante légale d’une entreprise « Umurundikazi Fashion » qui fabrique des habits traditionnels à partir des écorces de ficus (Umumanda), a pris en main la protection et la multiplication de ces arbres. En effet, dans une interview accordée à l’ABP, le samedi 11 novembre 2017 à partir de chez elle à Bujumbura, cette partisane de la tradition burundaise a confié qu’elle a déjà constaté que ces espèces d’arbres sont rares et en voie de disparition, raison pour laquelle elle a déjà fait sienne leur mise en valeur.

Kabatesi indique que la multiplication de tels arbres n’est pas du tout difficile car, a-t-elle signalé, ils se multiplient comme des plants de manioc et qu’avec un seul plant de ficus, il y a moyen d’obtenir facilement 500 boutures à planter pendant la saison de pluie. C’est dans cette optique que cette activiste de la culture burundaise a déjà entrepris une initiative de sensibilisation à travers les écoles quant à la plantation de ces arbres.

« L’avenir c’est la jeunesse, l’avenir, c’est l’enfant. Il faut que durant l’apprentissage de l’histoire du Burundi, les élèves puissent voir de leurs propres yeux et palper la matière, en vue d’associer la théorie à la pratique », a-t-elle confié, tout en indiquant également qu’elle planifie la plantation de ces arbres aux chefs-lieux de toutes les provinces, les communes et zones du pays. Kabatesi indique toutefois que le choix de ces endroits stratégiques n’est pas du tout un fait du hasard : « Nous planifions de planter les ficus dans ces endroits parce que ce sont les leaders d’opinions, les exemples de la population ».

Les ficus nécessitent aussi un entretien particulier qui consiste chaque fois à couper les branches pendant le développement, car ce sont ces dernières qui vont servir à multiplication, a-t-elle poursuivi. Elle se dit toute fois satisfaite que ses activités de confection des habits en en écorces de ficus vont de pair avec la protection de l’environnement. Ces ficus qui sont en voie d’extinction mais ayant un rôle crucial dans la sauvegarde de la culture burundaise, sont dans une même situation que d’autres arbres tels que « imivugangoma », à partir desquels sont fabriqués les tambours. La situation se présente de cette manière alors qu’un certain jeudi 27 novembre 2014, les tambours du Burundi ont été inscrits, sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

A cet effet, Kabatesi estime que « imivugangoma » doivent être, eux aussi, mis en valeur. « Si aujourd’hui c’est moi qui suis en train de faire une lutte pour la mise en valeur et la multiplication des arbres ficus, j’aurais aimé que les tambourinaires fassent de même pour cet arbre, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et des Sports ».

A certaines opinions qui affirment que les produits d’ « Umurundikazi Fashion » sont énormément chers et par conséquent inaccessibles à la population burundaise, Kabatesi indique que des actions visant la réduction de cette inaccessibilité sont en train d’être faites : « Nos produits sont chers parce que les ficus sont rares, et que les techniques de production sont également moins connues. Mais la société « Umurundikazi Fashion » envisage, dans sa mission, la formation des jeunes de Gitega qui sont un peu en avance dans la technique de production des habits en ficus. Une fois formée, a-t-elle confié, cette même jeunesse aura la tâche de former d’autres en vue de vulgariser toute la chaine de production des arbres, de productions des habits et de vente de tous les dérivés du ficus.

BUJUMBURA, 13 nov (ABP)

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