Une nouvelle séance du dialogue inter-burundais, pour quoi faire ?

26782232349_567494710b_zUne nouvelle séance du dialogue inter-burundais, pour quoi faire ?

Nous avons récemment appris que le Facilitateur dans la crise politico-sécuritaire qui secoue le Burundi depuis le 18 Avril 2015 à la suite de la décision illégale de Pierre NKURUNZIZA de briguer un troisième mandat, la médiation régionale s’est finalement décidée à organiser une nouvelle séance du dialogue inter-burundais du 27 novembre au 8 décembre 2017 à Arusha en Tanzanie. Pour ce faire, des consultations préalables ont eu lieu entre certains des partenaires concernés en excluant entièrement la totalité des requêtes des formations politiques de l’Opposition. Précisons d’emblée qu’il n’y a jamais eu ni de premier, ni de second, ni de troisième round mais plutôt des consultations qui ont lamentablement échoué à cause notamment de la mauvaise préparation et des prises de position parfois partisanes en faveur du gouvernement fantoche de Bujumbura.

Aujourd’hui, des cartes d’invitation sont entrain d’être distribuées selon la volonté de la Facilitation mais sans donner plus de précision quant à l’ordre du jour ni la liste des participants. Rassurez-vous, ce n’est pas par erreur, encore moins par un coup du hasard. Ceci a été fait sciemment par les services de la facilitation de connivence avec le Gouvernement de facto de Bujumbura en vue d’empêcher l’Opposition en exil de mieux se préparer. Il s’agit donc d’une complicité immorale que les burundais doivent dénoncer et condamner vigoureusement parce que cette pratique viole sans vergogne les principes généraux d’organisation des conférences ou rencontres de haut niveau telle que celle-ci. De même, aucune réunion préparatoire n’a eu lieu afin de permettre à toutes les parties concernées de fixer le calendrier et le cas échéant, d’opérer les ajustements nécessaires. Malgré les revendications de l’Opposition, la facilitation persiste et signe : la concertation a été faite avec le gouvernement de facto et le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU, M. Michel KAFANDO, pour fixer le calendrier et déterminer le profil des participants à l’insu de leurs partis politiques ! En réalité, la facilitation n’avait pas d’argumentaire fondé pour justifier une erreur aussi grossière. Elle se perdait tantôt dans l’imbroglio de ses amitiés particulières avec le Pouvoir de facto, tantôt en conjectures fondées sur des présomptions et des probabilités qui frisent, hélas, l’incontinence de langage.

Là où le bât blesse, c’est que certains pays africains et européens n’ont pas encore compris que l’heure n’est plus au déploiement d’éloquence pour persuader ou endormir les burundais pendant que NKURUNZIZA et ses laquais persistent à violer la Constitution et l’Accord d’Arusha. Ils doivent plutôt comprendre que la lutte a changé de motivation d’autant plus que la crise a pris une dimension politique, économique et sociale dramatique et périlleuse. Nous citerons à titre d’illustration le projet d’amendement de la constitution qui constitue l’extinction du pacte social et l’émergence d’une dictature démocratique au Burundi. Cette précipitation d’aller plus vite que les violons dans cette sale besogne traduit l’obsession de NKURUNZIZA à s’éterniser au Pouvoir en manœuvrant pour obtenir le soutien de l’opinion politique sous régional par le bais du dialogue inter-burundais. Quelle aberration !

Il nous incombe par ailleurs, de rappeler à la communauté sous-régionale, régionale et internationale que le chagrin et la misère sont devenus le lot quotidien de la majorité de la population burundaise qui est tellement aigrie qu’elle perd au fil des jours le sens de l’amour patriotique et de la cohésion sociale. En outre, avec la mauvaise gouvernance, la corruption et le pillage systématique des richesses nationales, la population burundaise perd sans cesse l’énergie vitale pour survivre et développer son pays. Il en va de même de l’écart de langage caractérisé singulièrement par des turpitudes et invectives proférées contre les partenaires et amis du Burundi. Cette pratique considérée comme une hérésie diplomatique dont souffrent NKURUNZIZA et sa troupe servile est sans nul doute l’une des causes qui ont entrainé l’isolement du Burundi dans le concert des nations.

Par ailleurs, des cas de violations des droits humains, de viols, des tueries, des assassinats ciblés et des emprisonnements arbitraires sont devenus monnaie courante malgré la décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’ouvrir des enquêtes internationales à ce sujet. Cette pratique inhumaine prend des proportions inquiétantes d’autant plus que la loi s’applique de manière illégale dans un effroi collectif.

Malgré l’incapacité du Gouvernement de facto de Bujumbura à remplir les fonctions régaliennes de l’Etat au vrai sens du terme, d’autres personnages, de connivence avec la facilitation, se divertissent en imposant au peuple burundais meurtri par la guerre et la misère, un plan de paix savamment concocté par des criminels invétérés, des fossoyeurs de la paix, de l’unité et de la souveraineté du peuple burundais.

En réalité, le peuple burundais a décidé, en âme et conscience, de dire non à cette mascarade de dialogue que la facilitation qualifie de round décisif. En silence, le peuple burundais se réjouit vivement de la position de dignes filles et fils du Burundi exprimée à travers différentes déclarations qui invitent la facilitation et autres partenaires à organiser un cadre adéquat de négociations de paix qui s’imposent.

Dans le strict respect des valeurs et principes de la démocratie et de la dignité, le peuple demande à la facilitation de redéfinir le cadre et les objectifs d’un dialogue franc et inclusif, l’ordre du jour ainsi que le mandat des participants et le rôle du facilitateur.

Dans le strict respect des valeurs et principes de justice, d’équité et des libertés, le peuple exige en même temps la levée immédiate des mandats d’arrêt internationaux contre les hommes politiques et acteurs de la société civile de même que la libération immédiate et sans condition aucune des détenus politiques et d’opinion, la poursuite en justice de tous les auteurs des assassinats et des crimes politiques et économiques avérés.

Afin de préserver et de pérenniser les idéaux de paix, d’unité et de solidarité séculaire des Barundi, la jeunesse burundaise est contrainte à prendre les dispositions nécessaires pour faire obstacle à ces politiciens et acteurs politiques véreux qui n’ont d’autres visées que le partage du pouvoir et des miettes du gâteau.

A cœur vaillant, rien d’impossible.

Bujumbura, le 22 novembre 2017, Jérémie NYABENDA

2 réflexions au sujet de « Une nouvelle séance du dialogue inter-burundais, pour quoi faire ? »

  1. Mr Jérémie NYABENDA, il me semble que pour vous les mots « CARATUVUNYE », « NTAKUGUGUMWA », « NTITUROTA TUREKURA » n’ont aucun sens! Heureusement que nous Burundais (ABENEGIHUGU) en possédons, détenons la clé herméneutique!!!

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