Deux commissions d’enquête de l’ONU aux missions plutôt contradictoires

36993848180_3f4b8d5405_zSituation inédite au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il a prolongé ce vendredi matin le mandat de la commission d’enquête indépendante sur le Burundi. Une prolongation d’un an pour une entité dont le gouvernement burundais ne veut pas entendre parler. Mais, surprise, dans le même temps, le Conseil a voté une résolution pour créer une autre commission. Un texte présenté par le groupe Afrique et soutenu par Bujumbura. Au final, c’est donc deux résolutions qui ont été votées qui prévoient deux commissions d’enquête parallèles que tout oppose.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de réaliser un véritable exploit en votant en moins de 24 heures deux résolutions plutôt contradictoires sur le Burundi. Il y a celle présentée par le groupe Afrique ce jeudi et qui prévoit la mise en place d’une nouvelle mission de trois experts, qui devront travailler en lien avec les autorités.

Le résultat de leur enquête devra ensuite être communiqué aux autorités judiciaires du Burundi, qui devront se charger de juger ces crimes. Et Bujumbura a chanté victoire après le vote de cette résolution. Le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe, a d’ailleurs créé le hashtag Twenga, « Rigolez », pour l’occasion.

Mais voilà, l’Union européenne a décidé de ne pas lâcher le morceau et a présenté son projet de résolution ce vendredi matin. Un projet allégé. Par exemple, il ne fait plus allusion à la Cour pénale internationale ni aux sanctions ciblées. Mais cette résolution a gardé ce que l’Union européenne considère comme essentiel. C’est-à-dire la prolongation pour une année du mandat de la commission indépendante d’enquête, qui vient de conclure à l’existence de probables crimes contre l’humanité au Burundi et qui continuent d’être commis.

Ce revirement brutal du Conseil des droits de l’homme s’explique donc en partie par la décision de l’Union européenne d’alléger son texte. Sa décision de ne plus faire référence à la CPI a fissuré le groupe africain qui s’est totalement effondré du jour au lendemain. Jeudi, onze pays membres du continent sur 13 avaient voté pour la résolution africaine alors que cinq seulement ont soutenu le Burundi, ce vendredi. Les autres se sont abstenus, dont la Tunisie qui avait pourtant présenté la résolution africaine, ou ont voté pour.

Les spécialistes l’assurent,  appeler ou non la CPI à enquêter sur un pays ne change strictement rien pour une Cour qui est censée prendre sa décision en toute indépendance. D’ailleurs, la Cour pénale internationale a jusqu’au 27 octobre pour décider de s’autosaisir, comme le recommande le rapport d’experts présentés au début du mois, du cas burundais.

le 29-09-2017 à 16:25, http://www.rfi.fr/afrique

6 réflexions au sujet de « Deux commissions d’enquête de l’ONU aux missions plutôt contradictoires »

  1. Pauvres africains il faut prendre une position et la maintenir jusqu’au bout sinon la crédibilité des positions des uns et des autre sera mise en péril. Comment soutenir une résolution contradictoire par abstention! Comment le représentant de la Tunisie s’est abstenu de dire non à la résolution européenne sur le BURUNDI alors qu’il avait la veille présenté une résolution dont le contenu est contraire! Qui peut comprendre cette attitude pour nous donner une lumière. De mon coté je suis lamentablement frappé par la position des 6 pays africains qui avaient la veille montré que l’Afrique a un groupe respectable qui se sont fait remarquer par des abstentions pour une résolution dont le contenu est opposé à la leurs.

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    1. Mon cher ami, c’est une question de lobbying. Ce monde dans le quel nous naviguons tous les jours ont de facons de tordre le bras forcement ou moyenant quelques avantages. Les Africains ne sont pas encore a ce niveau. Tout s’est passe en laps de 24 heures seulement. Alors que la machine burundaise dormait, l’autre machine travaillait a toutes vitesses. Et, le resultat est la. Ce n’est pas que les Africains n’ont pas d’idees, mais les methodes de travail sont differentes. Un jour, on va comprendre mais l’autre aura pris une bonne distance. Quand on dance avec un rival, il n’est pas permis de fermer l’oeil. C’est exactement ce que fait l’Occident, sans aucune exception, la rapacite naturelle. Reveille-toi, Afrique.

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  2. None kubwawe wungutse iki??Humura kumuntu afise ubwenge atahura ibintu,urukiza ntiyoruziga mubarabo ba ONUSIENS ,haba namba,haba n’intete,umuti wikibazo c’uburundi uri muminwe yabarundi ubwabo,kuko umuti urama wavyose ni IBIGANIRO ,kwicara hamwe bagatora umuti wikibazo,kandi atari ibiganiro vyokugabura ibibanza,vyogushira inda ndende imbere,vyamagabura nyama,bwaca abandi bakitura ONU,ngo bararenganijwe.

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  3. Finalement ce sont des décisions de l’ONU ou la compétition entre l’UE et les Africains sur le Burundi ?
    Où est l’ONU dans tout ça ?
    Pourquoi le Burundi l’un des petits pays africains donne-t-il l’insomnie à tout un continent (l’UE) ?

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  4. Même lorsque l’UE était seule à décider n’a pas vaincu le BURUNDI. Soit posés. Le Burundi sera toujours victorieux. L’UE veut distraire les pays africains. Ces pays doivent savoir que l’EU veut toujours les dominer. Il ne jamais donc se laisser faire.
    Cette résolution de l’EU qui ne veut voir le BURUNDI affaibli sera sans succès. Dieu prend soin du BURUNDI et le protège contre les envahisseurs. Que Dieu, le tout puissant, bénit et protège le Burundi pour toujours

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